• Afalou Bu Rhummel, le site historique le plus important en afrique

    Melbou a été habité il y a plus de 16 mille ans avant Jésus Christ (JC). Les ruines découvertes dans la grotte servant d’un abri sous roche, -creusé à même la falaise surplombant l’actuelle route nationale 43, reliant Béjaïa à Jijel-, pour l’homme d’Aflou Bourmel en sont la preuve    

    L’histoire de la découverte de cette fameuse grotte qui n’a pas encore dévoilé ses secrets au public, remonte aux années 1927. Les premières recherches effectuées par le professeur Slimane Hachi, actuel directeur général du Centre national de recherches préhistoriques et anthropologiques (CNRPA), ont menées à la découverte d'ossements humanoïdes.

    Des années après, entre 1982 et 1983, ce chercheur est revenu avec une équipe de CRAPE qu’il a dirigé lui-même et a poursuivi ses recherches. Plusieurs outils en pierres taillées, de très vielles statues d’animaux fabriquées en argile, des ossements et des restes de près de 70 individus dont le squelette d'un homme âgé de près 16 000 ans avant JC, -l'homme d'Afalou Burmel, issu de la famille des Mechtoides y ont été retrouvé.

    Le professeur préfère parler de cimetière. On y enterrait des hommes, femmes et enfants tous ensemble. «Nous avons découvert les restes de soixante-dix individus enterrés dans la grotte Afalou. Nous avons recherché le premier d’entre eux qui a été enterré à l'intérieur et nous l’avons reconstitué avec ses outils et ses ornements. C'est un individu emblématique. C’est sa dépouille qui a sacralisé l’endroit. C’est l’une des plus anciennes nécropoles au monde et c’est certainement la plus ancienne en Afrique. Il y en a d’autres en Afrique du Nord. À Tiaret, à Taza,… etc.», fait savoir le chercheur.

    C'est la plus importante découverte donc. Celle du squelette d’Afalou Bourmel qui a été transféré hors pays pour des études. Il est issu de la famille des Mechtoides ou Mechta et leur culture remonte à plus de 20 000 ans. De grande taille, le crâne allongé et le visage rond, il prend forme d’une espèce humaine en pleine évolution issus de la culture préhistorique dite « Iberomaurissienne ».

    D’après l’écrivain Georges Poisson, dans son ouvrage intitulé « L’Antique devant a science : étude de préhistoire », on pourrait le rapprocher de la famille de Cro-Magnon Europe. Par rapport à son successeur le Caspien on le trouve assez primitif. Mais, il avait une capacité crânienne de 1650 cm3.

    Pour connaître un peu l’histoire de l’homme d’Aflou, il va falloir se documenter. Les gens de chez nous n’en trouve guère de documentations sur ce. Hormis les conférences et les colloques de M. Hachi organisés ici et là et les articles déjà rédigés, aucune autre information n’est donnée à nos jeunes. Pourtant le professeur a édité, en 2003, un ouvrage de 173 pages, réservé entièrement à ses recherches effectuées à Melbou (Béjaia). 

    Le professeur était jeune lorsqu’il a commencé ces recherches à Melbou. D’ailleurs, en 1982, elle n’était pas une commune indépendante, c’était la commune de Souk El Tenine. Auourd’hui, ses travaux ont fait de lui un homme célèbre. Il est directeur général du CNRPA (centre national de recherches préhistoriques et anthropologiques). Il est auteur de « L’Ibéromaurusien, nouvelles découvertes, actes du colloque international de Maghnia, 1989 ».

     

    Un travail de collecte d’informations lancé

    Afin d’assurer une documentation riche en informations, le Pr Slimane Hachi a fait savoir, lors de sa conférence organisée à Béjaia, que le ministère de la culture a mis en place une banque de données du patrimoine culturel national immatériel. Elle sera alimentée par les chercheurs du CNRPAH et le réseau de chercheurs et d’universitaires qui seront chargés d’assurer le suivi de la collecte d’informations, leur mise en forme et leur validation scientifique.

    Ainsi, la priorité est donnée à la conception d’un annuaire des chercheurs anthropologues travaillant dans ce domaine. Pour se faire, M. Hachi a assuré que l’équipe déjà existante sera développée et renforcée par d’autres chercheurs. Des enquêteurs de terrain seront aussi formés dans ce sens.

    Le travail ne sera pas trop difficile puisqu’il existe déjà un savoir à exploiter disponible au centre et dans les universités. Ce savoir est composé, entre autres, d’ouvrages, d’articles, d’enregistrements audio et vidéo, de documents et de thèses.

    Mounir Outemzabt.

    L’homme d’Afalu Burmel, le site historique le plus important


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